J'étais appuyé sur mon bureau, j'observais l'horizon devant moi. Nul mot, nule pensée, saurait décrire ce que j'éprouvais à cet instant car ma solitude et ma peine n'avaient d'égal que mes années...
J'étais vide, désarmé. La force qui m'animait jusque là n'était autre que lui. Je savais dès lors qu'il ne me restait qu'une chose à faire, en terminer avec cette non vie. Au moins le temps qu'il revienne, me réveille et que nous puissions nous battre à nouveau.
Je passais dans les couloirs du palais, j'allais jusqu'à mon manoir rapidement. Je croisais Nalysa, elle vit mon regard froid et affaibli. Je ne m'arrêtais pas devant elle, je posais des affaires. Pris mon épée, et je repartis aussi vite que j'étais venu.
La fin sonnait déjà dans ma tête.
Mais alors que j'étais encore dans le coin des Lames d'Argent, dans l'allée centrale du Jardin... Je fus pris de terribles frissons.
Des images circulaient dans ma tête et la panique m'envahit. Quel doux sentiment que je n'avais pas éprouvé depuis bien des années.
Je serrais mes mains sur mon pommeau, une odeur venait à mes narines. Je renâclais, j'étais un animal, je pensais comme un animal, et comme une bête pistée je cherchais mon prédateur pour en faire une bonne petite proie juteuse.
Rien...
Je ne sentais pas d'odeur proche de moi, c'était plutôt une présence. Il y eut un éclair dans le ciel, un rire macabre.
Je vis sa silhouette...
"Zarkhaïm !" hurlais-je dans la nuit noire.
Il s'enfuit devant moi, je le suivis. Il prit la fuite par les airs et je décidais de le rattraper, des ailes poussèrent dans mon dos, mes cornes apparurent sur mon front et mes doigts se transformèrent en griffes acérées sur mon épée. Je fonçais aussi vite qu eje le pouvais.
Je le traquais, puis brusquement, je perdis sa piste au détour d'un nuage...
Lorsque je me ressaisis, je sentis une odeur familière en bas. En arrivant, doucement, je le vis. Lui, mon frère que je croyais perdu...
Un mélange de bonheur et de haine se fit en moi, étais je content de le retrouver?
Ou étais-je content de pouvoir le tuer encore et ce pour l'éternité?
Je vis ses cheveux blancs descendants sur son torse, il semblait perdu et abasourdi. Ses blessures n'étaient pas belles à voir, il boittait et la marque de mon épée était encore rouge sang sur son torse.
Malgré ses capacités régénératrice fulgurentes il avait l'air de ne pas s'en remettre.
Je ne voulais que deux choses, le prendre dans mes bras et lui trancher la gorge. Je brandis donc mon épée vers lui. Il m'observa un long moment sans dire un mot.
"Que fais tu ici?! Pourquoi tu es revenu?!" lui demandais-je